C I.II.III.IV. A
Type
ARCHIVES
Titre(s)
La Cité Moderne à Berchem-Sainte-Agathe (1_BOURG-BOUVI-P-1922.01)
Accès à la consultation
Accès complet, Autorisé
Période chronologique couverte
1922-1959
Zone géographique
Domaine thématique
Période chronologique couverte
1922-1959
Description
Description sommaire : Ensemble de 270 logements formant la Cité-jardin dénommée « Cite Moderne», conçu en style cubiste en 1922 par l’architecte Victor Bourgeois en collaboration avec l’architecte-paysagiste Louis van der Swaelmen qui dessina les jardins publics. Le terrain sur lequel se situe la cite adopte la forme d'un polygone irrégulier resserré dont l'axe principal est orienté est-ouest. Une longue artère souligne cet axe principal, entrecoupé de rues perpendiculaires qui s'y embranchent. Un minimum de maisons sont disposées directement sur l'axe principal, la plupart étant orientées en fonction des voiries secondaires nord-sud. Le plan d'ensemble met en évidence la place des Coopérateurs, conçue comme centre de la vie sociale de la cité. Celle-ci est traitée différemment du point de vue architectural également. Quinze types de constructions peuvent être dénombrées parmi les maisons et petits immeubles à appartements que compte la cité moderne. Ils présentent une grande variété de plans, mais répondent tous à une même esthétique et utilisent le même langage formel et les mêmes matériaux. Les constructions présentent un à trois niveaux, la plupart n'en comptent que deux. Les matériaux employés pour les constructions sont : le béton maigre (mélange de laitier concassé, sable, cendrée et ciment) recouvert d'un enduit lisse pour les soubassements au plus rugueux pour les façades ; la brique de laitier pour les murs de fondation et les murs de caves ; le bois naturel pour les châssis et les portes. Les toitures, plates, sont formées d'un gîtage de bois recouvert d'un revêtement d'étanchéité. A l’exception de quelques constructions situées en bordure de la cité, rue de Termonde, qui adoptent une forme plus classique de maisons à toiture en bâtière, toutes les maisons présentent des caractéristiques architecturales communes : volumes cubiques, et toitures plates, façades percées de fenêtres rectangulaires à baie d'imposte divisée par des petit-bois verticaux, portes en bois en partie vitrées par des carreaux disposes asymétriquement. Les seuils de portes at de fenêtres sent soit en ciment soit le plus souvent constitués de briques sur champs. Les cheminées sont constituées de simples boisseaux entoures de maçonnerie enduite. Elles dépassent de 75 centimètres et participent a l'agencement des volumes. Les portes sont le plus souvent précédées de deux marches en briques sur champs. Certaines ont été rénovées et replacées par de la pierre bleue. Les plans, très simples, des habitations sont diversifies et se lisent dans le jeu des volumes des différentes constructions. Les maisons bordant la place des Coopérateurs sont disposées en dents de scie. Elles présentent des façades à 45° par rapport à l'alignement de la voirie, permettant une orientation optimale de ces constructions disposées le long de l'axe est-ouest de la cite. Cette place est également marquée par la présence d'un petit immeuble à redents composé de deux volumes principaux qui s'emboîtent et sont reliés par des redents supplémentaires abritant les cages d'escalier. La façade principale de cet immeuble est éclairée par des verrières aux vitraux colores géométriques dessinés par le peintre Pierre-Louis Flouquet. Le centre de la place des Coopérateurs constitue l'aménagèrent principal d'espace public par Louis van der Swaelmen dans la Cité Moderne : des haies d'ifs taillés au cordeau s'enchevêtrent en un emboitement de volumes francs tel un jeu de cubes et de tétraèdres imbriqués, s'intégrant parfaitement à l’architecture cubiste qui l’entoure. Les jardins publics sont également délimités par des haies de troènes (au lieu de murs de maçonnerie), ponctuées d'aubépines taillées en boule. Intérêt historique et artistique : La Cite Moderne de Berchem-Sainte-Agathe constitue une étape particulièrement importante, tant dans l'itinéraire personnel de l'architecte Victor Bourgeois que dans l’histoire de l'architecture moderniste en Belgique. Son influence sur d'autres architectes belges et étrangers (May en Allemagne, Hoste à Zelzate, etc..) fut également très importante. L'une des sociétés coopératives de locataires de Bruxelles, « La Cite Moderne » fut fondée le 8 mars 1922 dans la foulée des préceptes développés par la Société Nationale d'Habitations et de Logements a Bon Marché créée en 1919. Parmi ses membres fondateurs, le poète Georges Rens s'associa quelques amis tels que les frères Bourgeois, aux idéaux communs de coopération et de solidarité fraternelle. Suite à un voyage en Hollande où il avait découvert les architectes du mouvement De Stijl, Bourgeois, alors tout jeune architecte, construisit immédiatement un premier ensemble d'habitations à bon marché dont l'originalité donna à la nouvelle rue son nom : la rue du Cubisme à Koekelberg. II s'associera ensuite à l’architecte-paysagiste Louis van der Swaelmen pour fa réalisation d'une petite cité-jardin de 275 logements, la Cite Moderne, entreprise quelques mois plus tard pour la même société coopérative sur un plateau d'environ 6 hectares dans la banlieue ouest de Bruxelles. La forme irrégulière du terrain, qui devait être encadre par deux grandes voies de communication, conditionna le parti urbanistique. Organisé en fonction d'un ensoleillement optimal, le plan articule une série de rues courtes et morcelées, a usage exclusivement local, qui multiplient les points de vue en créant une succession d'espaces différenciés. Les espaces verts furent élaborés avec la collaboration de Louis van der Swaelmen. Pour l'ensemble de la cité, Bourgeois étudia pas moins de 15 types de plans de maisons unifamiliales, appartements ou magasins, qui pouvaient à leur tour faire l'objet de combinaisons diverses. Cette complexité formelle et la densité des constructions conférèrent a la cité un caractère plus spécifiquement urbain qui la distingua de la plupart des réalisations contemporaines. Afin d'atténuer la modernité agressive du nouvel ensemble, une ceinture de bâtiments plus traditionnels à toits inclinés assurait une transition avec les rues avoisinantes. Au centre, la place des Coopérateurs devait servir de symbole au nouvel esprit de solidarité en abritant les magasins et un centre civique avec bibliothèque et salles de réunions qui ne seront jamais réalisés. L'importance de la place est mise en évidence par la typologie particulièrement originale des deux rangées de bâtiments en redents qui la bordent. La disposition en dents de scie de ces blocs permit d'orienter ceux-ci de manière optimale, apportant l'ensoleillement indispensable prôné par les architectes modernistes de la Charte d'Athènes dont les mots d'ordre étaient « soleil, verdure et espace ». D'un point de vue stylistique, Bourgeois poussera au maximum le parti-pris moderniste par une imbrication de volumes cubiques développant un effet décoratif original lié à une fonctionnalité des plus performante, et dans lesquels s'inscrivent parfaitement les jardins dessinés par van der Swaelmen. Les ifs taillés en volumes cubiques se développent en relation formelle étroite avec les constructions qui les entourent. L'architecte-paysagiste van der Swaelmen peut être considéré comme l'acteur incontournable des cités-jardins en Belgique puisqu'il fut associé quasi systématiquement à l'élaboration des plans généraux d'aménagement de celles-ci et qu'iI y conçut la quasi totalité des jardins et espaces publics. Bourgeois utilisa également le génie créatif de son ami Pierre-Louis Flouquet pour agrémenter le bâtiment d'angle de la place des Coopérateurs de vitraux géométriques, apportant une dimension supplémentaire colorée à sa réalisation. L'artiste sera également associé aux démarches littéraires et artistiques parallèles des deux frères Bourgeois. Intérêt technique : D'un point de vue technique, Bourgeois innova également en choisissant une technique qui permettait de réduire les coûts de réalisation, critère primordial dans le contexte historique de la reconstruction de l’après-guerre. II choisit en effet de réaliser les maisons en béton maigre composé de scories industrielles, coulé dans des coffrages de la hauteur d'un étage, démontables et réutilisables plusieurs fois. Cette technique lui avait été inspirée lors de voyages d'études en Hollande et en Allemagne. Pour réduire les coûts, les dimensions en plan et en élévation des bâtiments furent adaptés à cette technique de manière à utiliser le moins de coffrage possible. Cette méthode appelée système Nonplus, fut également utilisée pour les cites-jardins de Zelzate (architecte Huib Haste) et du Kapelleveld (architectes Antoine Pompe, Huib Hoste, Jean-Francois Hoeben et Paul Rubbers) et permit a Bourgeois d'économiser ici près de 15 % sur les frais de construction. Largement publié et commenté dans la presse architecturale, ce fragment de ville cubique, qui combine recherches formelles et innovations techniques au service d'un nouvel idéal de solidarité sociale, allait permettre à Bourgeois de se faire rapidement un nom parmi les protagonistes du mouvement moderne international. La Cite Moderne jouira d'une consécration internationale en obtenant le Grand Prix a l'Exposition des Arts Décoratifs de Paris en 1925. En 1927, Victor Bourgeois participa à la construction de la cite expérimentale du Weissenhof aux cotes de Gropius, Mies van der Rohe et Le Corbusier. L'année suivante, il fut choisi comme président du premier Congrès International d'Architecture Moderne. Arrêté du gouvernement de la région de Bruxelles-Capitale du 07/09/2000 http://doc.patrimoine.brussels/REGISTRE/AG/027_044.pdf Consulté le 21/10/2020
Nature du projet
Typologie Archives
Archives écrites
Documents graphiques
Photographies
• Négatifs sur verre
• Tirages photos (différentes techniques)
Localisation des archives
Ixelles